Artiste transdisciplinaire, né en 1977, Thomas Braichet joue dans divers groupes de musique puis rentre aux beaux-arts en 1996 où il travaille les rapports qu’entretiennent « lisible » et « visible » par le biais de la peinture, la gravure, la typographie, l’informatique. Conjuguées à son intéret pour les poésies et littératures, ses pratiques se cristallisent en un seule : l’élaboration d’une écriture véritablement « verbi-voco-visuelle ». Ce travail de la mémoire vive, vivante, de la langue dans ce qu’elle a de plus enracinée au quotidien, vécu et traduit, est magnifié et rendu audible dans des textes, ouvrages de typoésie, performances, lectures et concerts. Il obtient le DNSEP en 2002. Puis, parallèlement à un post-diplôme à l’Atelier National de Recherche Typographique, il rejoint la revue de poésie BoXoN.
Artiste transdisciplinaire, Thomas Braichet joue dans divers groupes de musique puis rentre aux Beaux-Arts en 1996 où il travaille les rapports qu’entretiennent « lisible » et « visible » par le biais de la peinture, la gravure, la typographie, l’informatique. Conjuguées à son intérêt pour les poésies et littératures, ses pratiques se cristallisent en une seule : l’élaboration d’une écriture véritablement « verbi-voco-visuelle ». Ce travail de la mémoire vive, vivante, de la langue dans ce qu’elle a de plus enracinée dans le quotidien, vécu et traduit, est magnifié et rendu audible dans des textes, ouvrages de typoésie, performances, lectures et concerts. Il obtient le DNSEP en 2002. Puis, parallèlement à un post-diplôme à l’Atelier National de Recherche Typographique, il rejoint la revue de poésie BoXoN.
Du travail de cette écriture cristallisant arts plastiques, sonores et textuels, Thomas Braichet réalise des audiolivres, ou à l’envers des livreaudio ; un compact-disc et un livre, qui dressent chacun plusieurs pans d’une même histoire, plusieurs constructions croisées d’une même diégèse. Du sens se construit à l’intersection de la lecture et de l’audition. Aussi dans l’exclusion de l’une par l’autre et inversement. L’indécidable de la position suscite le mouvement de la lecture et l’intérêt de l’ouvrage. Le dit et le lu s’interfèrent ; deux temps se trouvent confrontés : le temps libre de la lecture et le temps imposé de l’écoute.
Soit, le lecteur comme lieu de rencontre de la synchronie et de la diachronie.
La condition sine qua none pour la “réussite” de l’objet étant que le livre puisse souffrir d’une lecture séparée de l’audio et inversement, alors même que le projet tire pleine richesse de leur travail conjoint.
Un balancement, une oscillation agite les pages ; une respiration, prise entre des pages imprimées et un CD, qui n’existent pas réellement les unes sans l’autre, un objet hybride, mais pas un monstre. Ou plutôt : l’objet dont nous voudrions parler n’est pas palpable, il est inexactement un CD et un livre, il est exactement ce flux de deux, cette circulation d’air entre deux lieux…
Nous sommes là, entre la page et l’âge électronique, dans les questions de la représentation : les modes d’irruption dans le corps du livre sont nombreux :
— Le CD ne donne pas à entendre qu’une récitation, ou une interprétation qu’on pourrait détacher du livre, en effet, comme souvent les CD de poésie sonore. Il participe à la lecture du livre, il s’invite chez le lecteur, comme s’il lisait par dessus son épaule, soulignant ici un mot à haute voix, marmottant une ligne là, manifestant son mécontentement ou éternuant encore ici. C’est à faire cette expérience étrange d’une lecture qui s’entend lire, comme on dit parfois qu’on s’entend parler, que le lecteur se trouve ainsi invité.
Télescopages, interférences, superpositions, cut-up et put-up, décalages et dédoublements de récitations, d’ambiances sonores et de musiques mettent en place une triangulation « verbi-voco-visuelle », créent une singulière spatialisation de paroles et langages. Livret d’opéra d’un petit théâtre mental, le texte acquiert une profondeur de l’effet de perspective sonore que le CD lui confère. Les pistes parallèles de lecture ressemblent à des brins qui se touchent, s’entrelacent avant de s’écarter de nouveau.
— Pour caractériser les voix et autres évenements sonores, développer la question du « rendu » (comme on parle de « rendu sonore » au cinéma lorsque par des moyens artificiels on refait en mieux les sons du monde), trois polices de caractères (de chacune trois graisses et leurs italiques respectives) ont été réalisées. (avec l’aide de l’Atelier National de Recherche Typographique).
Trois polices, deux avec empattements différents, l’autre sans, créées sur la même base, les mêmes tracés de contour, pour qu’elles puissent cohabiter dans une même page avec la plus grande cohérence possible, dans des dispositions des plus extrêmes.
— Et si aux polices de caractères échoie le rôle de hiérarchiser, donc dans une certaine mesure d’homogénéiser les données, le graphisme et la mise en page servent le récit, font récit, participent à la même entreprise de déstabilisation de l’ordre linéaire de la page que l’expérience simultanée d’écoute/lecture (où synchronicité et asynchronicité jouent l’une de l’autre, souvent, on « rembobine » les pistes de lecture : les temps d’écoute et de « visionnage » de la page ne s’accordent qu’au début et à quelques autres endroits). La disposition des textes en deux colonnes, reliées et séparables, dont la syntaxe fuit de tous les côtés, résulte en des mouvements inconsidérés de l’oeil et en une forme de lisibilité à la fois de la plus grande clarté, tout en étant déboussolante : deux blocs de texte s’interpénétrant puis se séparant créent déjà trois lectures possibles : la première ligne du bloc de gauche suivie de la première ligne du bloc de droite puis la deuxième et ainsi de suite, font autant sens que la lecture séparée d’un bloc puis de l’autre. Encore : la biffure d’un mot ou d’une de ses parties permet d’énoncer simultanément une chose et sa négation. Un travail graphique sur deux lettres d’un mot permet à celui-ci d’épouser trois acceptions différentes.
— Ecoute et lecture simultanées développent en outre, une troisième voie qui fait atteindre au mot, à la phrase, au bloc de texte le statut d’image, (les deux premières voies découlant du champ des arts plastiques ; d’une part de la réduction linguistique de tout phénomène tel que le prône l’art conceptuel, et d’autre part de la conversion pop de tout phénomène, y compris langagier, en image). Le fait d’être en retard, puis en avance sur le texte quand le tempo du CD s’impose à la lecture, transforme la lecture linéaire en balayage de surface où des blocs entiers de textes ne sont plus lus, mais simplement vus. Alors à l’état de visuels, ceux-ci peuvent par exemple dans les pages suivantes se supperposer pour créer une composition graphique complexe qui accède au rang d’image. Encore : un texte, dont l’on sait qu’il ne sera pas lu si écouté en même temps que la piste audio qui lui est dédiée, peut être composé par les mots (dessin en ASCII) comme une image sans que la dimension sémantique inhérente au texte soit annulée ou gâtée.
D’autres procédés sont à l’oeuvre.
L’ouvrage est dense. Et cette densité, plus que la somme des procédés qui la composent, est sans doute ce qui met réellement à mal l’ordre linéaire du livre “classique” ; une seule lecture, une seule écoute ne permettent pas d’appréhender la richesse et la diversité mises en oeuvre. Une lecture multiple, par strates, plateaux, morceaux, bref, une relecture, s’imposera d’elle-même. Puis une autre. Ou pas. Car des multiples degrés de lecture mis en place, les premiers sont basiques : cette première lecture, doublée ou non d’une écoute, suffit à saisir l’histoire. L’ouvrage est complexe mais pas compliqué : libre au lecteur de s’intéresser par la suite aux enjeux croisés des disciplines rassemblées, à l’apport de ces constructions croisées d’une même diégèse. Car les moyens employés peuvent être une manière de discours – une morale de la précision pourrait être un antifascisme – sous la cape de la connivence, qui, vite, s’installe, quelque part entre la page, l’oeil et l’oreille.
Le même ouvrage contient une dizaine d’affabulations possibles, de la même histoire évidemment. Lesquelles ? Le lecteur en decidera, en fera.
Et si la littérature commençait juste là ? Là, en ce point d’indécision qui demande au lecteur de désirer du sens, qui lui fait imaginer, avant même l’image, avant même le sens, qu’un sens est possible, et lequel il sera.
Créer, littéralement pour faire sens. A la fois pour qu’un sens soit possible, et comme si ce sens était finalement indifférent ou qu’il tenait tout entier dans le fait d’être possible.
(un regard comme un escompte sur les yeux)
Des halos rouges et verts s’estompent mats dans le brouillard
le paysage du payage
on a payé on a le droit de sortir Une sortie on sort
Il esquisse un sourire prospectif : il reconnait.
C’est devant…
ESSAI
[sans titre] texte in progress
21 juillet 2006
ESSAI
[sans titre] texte in progress
Si un livre peut traduire une exposition et en assurer la mémoire, qu’en est-il de l’inverse?
Construite comme le catalogue du projet, cette étape retraçait le cheminement de l’expérience. Il s’agissait de réintégrer un espace physique aux fonctions et…
HORS-SITE (artiste)
Exposition – Standing ovation
du 05 octobre 2007
au 17 novembre 2007
Artothèque de la MLIS – Villeurbanne
Artothèque de la MLIS – Villeurbanne HORS-SITE (artiste)
Exposition – Standing ovation
L’Espace arts plastiques de Vénissieux accueille le sixième événement intermédiaire d’edition:exposition. Les artistes Thomas Braichet, Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize et Marie Voignier ont été invités à y confronter leurs recherches.
HORS-SITE (artiste)
edition:exposition #6
du 09 août 2007
au 11 août 2007
Espace Arts Plastiques – Maison du Peuple – Vénissieux
Espace Arts Plastiques – Maison du Peuple – Vénissieux HORS-SITE (artiste)
edition:exposition #6
L’agence Sienne Design a soutenu et accompagné la création du projet éditorial je n’sais pas moi, j’aurais sauté avec King-Kong plutôt
HORS-SITE (artiste)
edition:exposition #3 – Lancement de l’édition
19 avril 2007
Sienne Design – Vénissieux
Sienne Design – Vénissieux HORS-SITE (artiste)
edition:exposition #3 – Lancement de l’édition
L’édition je n’sais pas moi j’aurais sauté avec King-Kong plutôt est le premier terrain commun investi par les 10 artistes du projet évolutif edition:exposition. C’est la première conversation des protagonistes, la présentation des lieux, personnages…
HORS-SITE (artiste)
Edition – je n’sais pas moi, j’aurais sauté avec King-Kong plutôt
01 avril 2007
HORS-SITE (artiste)
Edition – je n’sais pas moi, j’aurais sauté avec King-Kong plutôt
Lecture amplifiée est le premier événement organisé dans le cadre d’edition:exposition, projet collectif développé de novembre 2006 à novembre 2007.
HORS-SITE (artiste)
edition:exposition #1 – Lecture amplifiée
22 mars 2007
Artothèque de le MLIS – Villeurbanne
Artothèque de le MLIS – Villeurbanne HORS-SITE (artiste)
edition:exposition #1 – Lecture amplifiée